La salinité des océans aurait un impact sur l'intensité des cyclones

Ecrit le 24 Aug 2018


Selon une étude, la prévision de l’intensité des cyclones tropicaux pourrait être rendue plus précise par la surveillance de la salinité des océans.

Des scientifiques rapportent dans Proceedings of the National Academy of Sciences ( PNAS ) que les différences de salinité provoquées par le déversement d’eau douce par de grands fleuves dans les régions tropicales entraîneraient une stratification de la température de l’eau océanique qui pourrait réduire l’intensité des cyclones passant sur sa surface.

Bien que des études antérieures aient montré que le refroidissement de surface des océans (SST) avait un impact significatif sur l’intensité des cyclones tropicaux , les chercheurs indiquent que c’est la première fois qu’il a été démontré à l’échelle mondiale que la salinité joue un rôle sur l’intensité des cyclones.

 

Explications

Les cyclones absorbent généralement la chaleur des océans, mais lorsqu'ils passent au-dessus d’un océan, les vents agitent l’eau, faisant remonter l’eau plus froide venant du bas. On appelle cela l’upwelling dans le jargon océanographique. Ce phénomène réduit à la fois les températures de surface et la quantité d'énergie que les cyclones absorbent à la surface de l'océan.

Mais dans certaines régions tropicales où l'eau douce est abondante - comme le bassin de l'Amazone ou le delta du Gange - la différence de salinité entre la surface de l'océan et la subsurface entraîne la formation d'une «couche barrière» empêchant le système d’accéder aux couches océaniques plus fraiches. 

Les chercheurs ont utilisé des observations et des simulations de modèles climatiques à haute résolution afin d’analyser près de 600 cyclones tropicaux dans les principales régions de la couche barrière tropicale.

Sur la base de leurs analyses, les chercheurs ont constaté que lorsque les cyclones traversent les régions de la couche barrière, le refroidissement de surface de l’océan pourrait être inférieur de 36% à celui des régions sans couche barrière,

 Greg Holland, directeur du National Center for Atmospheric Research (NCAR), a déclaré  qu’il existe de bonnes preuves de l’impact de la salinité sur l’intensité des cyclone, mais que cela devrait être mis en balance avec d’autres priorités d’observation.

 Même s’il s’agit d’une découverte intéressante, il faudra encore attendre d’autres études pour l'attester et comprendre plus précisément en quoi la salinité de l’océan est une condition favorable à l’intensification des cyclones tropicaux. 

 

Source: 

scidev.net

Thèse sur le rôle de la couche barrière de sel dans le phénomène ENSO