Situation 1 : L’augmentation du vent sur l’océan Indien Nord
Cette situation favorable se produit entre décembre et février, lorsque la mousson d'hiver sur l'Iran et la péninsule Arabique entraîne une augmentation de la pression atmosphérique de 1 à 2 hPa sur l’océan Indien Nord. Ce renforcement de la pression accentue le gradient de pression, générant ainsi un vent plus intense sur la façade nord de la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT).

L’accélération du vent induit un cisaillement horizontal et favorise la formation d’un tourbillon relatif. Si les conditions thermodynamiques sont réunies – notamment une température de surface de la mer (SST) suffisamment élevée – ce vortex initial peut évoluer en une perturbation tropicale, voire en un cyclone tropical plusieurs jours plus tard.
Situation 2 : Le renforcement de l’anticyclone des Mascareignes
Le renforcement ou le déplacement vers le nord de l’anticyclone des Mascareignes entraîne une augmentation du flux sur la façade sud de la ZCIT. Cette situation intensifie le cisaillement horizontal et accroît la vorticité relative, créant ainsi un environnement propice à la cyclogenèse.
Lorsque ce renforcement s’accompagne d’une bonne alimentation en humidité et d’une instabilité suffisante, la convection profonde devient plus organisée, augmentant ainsi les chances de formation d’un système dépressionnaire.

L’interaction entre la situation 1 et la situation 2
Si ces deux situations synoptiques se produisent simultanément, la formation d’un cyclone devient encore plus probable. En effet, une alimentation dynamique équilibrée entre les flux polaires (au sud) et équatoriaux (au nord) entraîne une activité accrue de la ZCIT, favorisant le développement de systèmes dépressionnaires.
Situation 3 : La présence de canaux d’évacuation en altitude
Les canaux d’évacuation dans la haute troposphère jouent un rôle crucial dans le renforcement d’un cyclone. En permettant l’évacuation efficace de l’air ascendant, ils contribuent à la baisse de pression au cœur du système. Sans cette sortie en altitude, le fort mouvement ascendant dans le mur de l’œil ne pourrait pas se maintenir, ce qui limiterait considérablement l’intensification du cyclone, voire provoquerait son affaiblissement.
Deux configurations principales favorisent l’apparition de ces canaux d’évacuation :
Cas 1 : La proximité du jet subtropical facilite l’organisation d’un canal d’évacuation, améliorant ainsi la divergence en altitude et renforçant le cyclone.
Cas 2 : Dans l’océan Indien Sud, la circulation supérieure est souvent caractérisée par deux canaux d’évacuation situés respectivement au nord-ouest et au sud-est du cyclone. Ceux-ci sont généralement liés à l’interaction entre le jet subtropical et le jet d’est tropical, facilitant une ventilation optimale du système.
Conclusion
Ces trois situations synoptiques sont parmi les plus favorables à la formation et au développement des cyclones tropicaux dans l’océan Indien. Lorsqu'elles se combinent, elles créent un environnement particulièrement propice à la cyclogenèse, augmentant ainsi la probabilité de voir émerger des tempêtes tropicales et des cyclones d’intensité variable.
